Associée au travail du peintre au XIXe siècle, la dorure permet de rehausser et de soutenir l'architecture d'un bâtiment. Un vocabulaire spécifique est alors en usage:
- Amatir — Laisser l'or mat, ne pas le brunir ni le polir.
- Asseoir l'or — poser sur une première matière qui lui sert de fond ou de soutien, pour lui donner du relief et de l'éclat.
- Assiette — composition que l'on étend sur plusieurs couches de blanc avant de dorer, et qui sert tout à la fois à happer et à fixer l'or sur le sujet - On en met un plus grand nombre de couches sous l'or que l'on doit brunir, que sous celui qui doit rester mat; L'assiette se compose ordinairement avec du bol d'Arménie, de la sanguine, de la mine de plomb, et un peu d'huile et de suif; le tout broyé à l'eau et détrempé à la colle (colle de peau de lapin).
- Aviver l'or — en faire ressortir la couleur et lui donner de l'éclat au moyen du vermeil.
- Bilboquet — petit morceau de bois carré sur lequel est collé du drap rouge - Il sert à enlever les bandes d'or que l'on coupe sur le coussinet, et à les appliquer sur les petites moulures, tels que les filets, les cavets, etc.
- Blaireau — nom d'un pinceau fait avec du poil de cet animal, auquel on donne la forme d'une patte d'oie - Il sert à poser l'or en feuille et à imiter les veines des marbres.
- Bretteler — faire des hachures sur une moulure - On dit une moulure brettelée.
- Brettelure — nom des hachures en couleur d'or ou rehaussées, que l'on fait en lignes transversales sur un listel, sur une plate-bande, etc.
- Bronze jaune, ou Or en coquille — oripeau ou or d'Allemagne, qui, étant d'abord en feuille, est réduit en poudre. On la vend au livret ou paquet - On s'en sert pour imiter l'or et le bronze antique.
- Bronzer — employer la bronze sur un mordant pour imiter la dorure, ou par frottis sur un fond vert foncé, à la colle ou à l'huile, pour imiter le bronze antique.
- Charger — appliquer de l'or aux parties de dorures qui en exigent, et où il n'y en à point encore; c'est aussi fortifier celui qu'on y a déjà appliqué, mais qui y était trop faible.
- Clinquant — voir Or d'Allemagne.
- Cuivrée — fausse dorure, c'est-à-dire une dorure faite avec du cuivre en feuille, employé de la même manière que l'or fin.
- Dorer — appliquer l'or sur un sujet.
- Doreur — ouvrier qui applique l'or.
- Dorure — or appliqué sur la superficie de quelques corps. Il y en à de différentes sortes: dorure à la colle ou sur des fonds en détrempe, que l'on nomme dorure sur apprêt; dorure à l'huile, celle-ci est faite sur des fonds d'impression couverts de teintes dures.
- Feuille (feuille d'or) — partie d'or intercalée entre chaque feuillet du livret; cette feuille contient trois pouces et demi en tous sens - Le livret contient vingt-cinq feuilles.
- Fers à réparer — outils dont se servent les doreurs pour réparer leur ouvrage; tels sont la spatule, le fer à refendre, le fer à coup fin, le fer à gros coup, etc.
- Frotter — passer un linge neuf et sec sur la dernière couche d'assiette où l'or doit rester mat, afin qu'il s'étende mieux et qu'il soit plus brillant.
- Hacher — faire, avec un petit pinceau et du mordant, des lignes droites ou courbes, simples ou croisées, sur la partie d'un ornement à laquelle on veut donner des clairs au moyen de l'or - Ces lignes se nomment hachures.
- Litharge d'or — chaux de plomb qui, dans sa fusion, a pris une couleur rouge approchant de la couleur d'or.
- Livret — petit livre de papier mince et coloré, composé de vingt-six feuillets, entre lesquels on dépose vingt-cinq feuilles d'or qui sont de la même dimension que les feuillets du livret - Ces feuilles d'or que les doreurs emploient - On donne aussi le nom de livret à un paquet de bronze.
- Mat — couleurs en détrempe qui ne sont pas vernies; on nomme de même l'or sur apprêt et qui n'est pas bruni.
- Mixtion — espèce de mordant qui sert à fixer l'or à l'huile; on l'étend sur la teinte dure, et avant qu'il ne soit entièrement sec on applique l'or dessus - Ce mordant se compose de diverses manières; savoir: avec de l'essence, des résines et du vermillon; ou bien avec des fonds de pinceliers, détrempés les uns et les autres avec de l'huile grasse.
- Or — métal jaune, le plus brillant, le plus ductile, le plus pesant et le plus précieux de tous les métaux, qui, par sa préparation, sert à décorer l'intérieur des appartements; Ses différentes préparations motivent ses différentes dénominations.
- Or uni et mat — or qui est appliqué sur des moulures non sculptées ou sur des fonds unis peints à la colle, et qui n'est pas bruni.
- Or bruni — or qui, appliqué sur de la détrempe, est poli et luisant au moyen du brunissoir avec lequel on l'a frotté.
- Or sculpté ou taillé — or qui est appliqué sur des moulures sculptées.
- Or réparé — or qui est appliqué sur de la sculpture que l'on a réparé au fer avant de l'y appliquer.
- Or repassé ou vermillonné — or sur lequel on a étendu du vermeil avec un pinceau pour en cacher les défauts; ou pour lui donner plus d'apparence.
- Or brettelé — or qui est appliqué sur un fond haché de traits en différents sens et dont ces hachures seules sont dorées.
- Or à l'huile — or qui est appliqué sur un fond imprimé d'huile, de teinte dure et d'or couleur; cet or s'emploie aux extérieurs comme aux intérieurs.
- Or sur apprêt — or qui est posé sur des blancs couverts d'assiette, et il ne s'emploie que dans les intérieurs.
- Or couleur — espèce de mixtion de consistance grasse et gluante, d'un jaune rougeâtre, que l'on couche sur la teinte dure, et sur laquelle on applique l'or en feuille pour dorer des fers aux extérieurs ; elle sert aussi à faire les hachures sur les parties que l'on veut rehausser d'or - Cette substance est formée du résidu des diverses couleurs recuites et broyées, ou bien du blanc de céruse, de la litharge et de la terre d'ombre , le tout détrempé à l'huile d’œillet ou à l'huile grasse.
- Or d'Allemagne ou Or massif — cuivre battu en feuille, que le commerce vend en livret comme l'or, et dont on fait le même usage.
- Or fin — or véritable pour le distinguer du cuivre.
- Or en coquille — bronze ou l'or d'Allemagne mis en poudre qu'on livre dans des coquilles.
- Or mat repassé — dorure peu solide dont les fonds ne consistent qu'en deux couches d'impression et une couche de jaune, sur lesquelles on applique l'or que l'on met ensuite avec de la colle et à deux reprises.
- Oripeaux — voir Or d'Allemagne.
- Pinceau à mouiller — pinceau qui, imbibé d'eau, sert à humecter l'assiette pour qu'elle puisse happer l'or que l'on va poser dessus.
- Pinceau à ramander — petit pinceau avec lequel on raccorde les cassures ou les manques d'or dans les fonds de la sculpture ou des moulures.
- Pinceau - voir Blaireau
- Ponce de chaux — de la chaux fusée à l'air, que l'on met dans un petit sachet de linge, avec lequel on saupoudre en tapant des ornements couchés de jaune, pour que cette poudre de chaux empêche que l'or ne s'attache sur les parties qui ne doivent pas être rehaussées - Souvent, au lieu de ce procédé, on applique du blanc d'œuf ou un encollage à froid.
- Raccorder — Refaire du même ton de couleur une partie sur un sujet anciennement peint; et en dorure, remettre de l'or où il en manquait.
- Rehauts — les lumières produites par l'or que l'on place par hachure sur un ornement.
- Vermeil — liquide composé de rocou, gomme-gutte, sang-dragon, cendre gravelée, safran et vermillon ; on fait bouillir le tout ensemble, et on y ajoute de la gomme arabique pour l'employer à froid - Ce liquide sert à donner du reflet et du feu à la dorure. On le compose aussi de gomme-gutte, de vermillon et d'un peu de brun-rouge, mêlés et broyés avec du vernis et de l'essence, ou bien avec la laque fine seulement, ou bien encore avec du sangdragon fondu dans l'eau ou dans une colle faible;
- Vermillonner - Employer du vermeil dans le creux de la dorure sur apprêt qui est brunie (assiette), pour donner aux parties éclairées plus de brillant et de lustre. (source Wikipedia)